L’émaillage est une technique complexe qui consiste à revêtir certaines sculptures ou objets d’un vernis dit ” Glaçure” qui, après une ou plusieurs cuissons à haute température, rend ces dernières brillantes, mates, cristallisées, ou avec des effets différents et plus solides. L’émail sert donc autant à décorer et colorer un objet en terre, grès, porcelaine qu’à le rendre imperméable et plus résistant aux chocs. Il existe d’innombrables techniques d’émaillage et il faut beaucoup d’expérience pour en maitriser toutes les subtilités. C’ est une grande aventure. Un art de coloriste et un art du feu.
C’est probablement à l’Égypte ancienne que l’on doit les premières glaçures céramiques. Ces glaçures alcalines (à base de sel) s’obtenaient alors en mélangeant du sel ou de l’eau salée à l’argile des poteries. En séchant, les sels remontaient naturellement à la surface de l’objet et se vitrifiaient à la cuisson.
Les températures de cuisson étaient cependant trop basses pour produire un émail durable. Il faudra attendre les grès d’Europe du Nord, vers le XIVe siècle, pour que la glaçure au sel, vitrifiée à haute température, devienne une technique de production maîtrisée.
Parmi les premiers émaux qui aient existé, les émaux naturels de cendres se forment naturellement lors de la combustion des matières végétales, en restituant les minéraux accumulés par les plantes. À haute température, les oxydes minéraux contenus dans la cendre se combinent avec l’argile qui constitue la céramique et forment une glaçure appelée émail de cendre.
Ce n’est que plus tard, dans l’ancienne Syrie, que l’on utilisa les glaçures au plomb pour corriger certains défauts inhérents aux glaçures alcalines (écaillage, mauvaise tenue après cuisson, partiellement solubles notamment pour les récipients de cuisine). Cette technique au plomb toxique et les glaçures alcalines perdureront jusqu’au milieu du XXe siècle.
