Le Wabi-Sabi est l’un des concepts clé de l’esthétique et de la spiritualité japonaise, dérivé du bouddhisme zen et du taoïsme. 

Il est tiré de deux principes : 

Wabi : qui renvoie à un sentiment subjectif associé à l’espace, l’isolement, la simplicité, l’intériorité, une voie philosophique. 

Sabi : qui renvoie à l’altération par le temps, la patine des objets, le goût pour les choses vieillies. 

Cette éthique apparait au XII° siècle, grâce aux Maîtres de thé, qui la mettent au cœur de leurs pratiques lors du Cha No Yu.(cérémonie du thé).

La référence absolue est Sen no Rikyu (1522-1591). Je vous conseille de lire “Le maître de thé” d’Yasushi Inoué, qui, de manière romanesque, retrace la vie de ce grand maître de l’école Wabi, également l’instigateur de la poterie Raku.  

Le Wabi-sabisme est basé sur l’authenticité, le minimalisme (voir le vide) et le passage du temps. On se contente de peu, on épure son intérieur pour revenir à l’essentiel des objets et du mobilier, utile, pratique et beau. On prône la beauté naturelle des matériaux et on rend grâce à leurs imperfections. Les traces d’usures, les défauts du bois, la patine, sont sublimés.

D’une beauté profonde, le Wabi-Sabi renvoie à la mélancolie douce que les effets du temps provoquent.